Le Petit Chaperon du futur
Il était une fois, dans un futur ravagé par la technologie, une petite fille, nommée Lisémie, la plus gentille qu'on eut su voir. Elle possédait un ravissant chaperon multifonction qui, à vrai dire, ne lui servait pas à grand-chose car sa mère lui interdisait toujours de sortir : elle avait peur que sa fille se perde. Il faut dire qu'elle-même avait perdu sa mère, trois ans auparavant.
Un jour, Lisémie en eut assez d'être enfermée alors elle prit une soucoupe volante taxi et décida de partir à la recherche de sa grand-mère. Elle demanda au chauffeur de s'arrêter au musée, c'est là qu'on avait vu la grand-mère pour la dernière fois. Mais cet endroit, qui avait pour habitude d’accueillir des centaines de personnes, était vide. Lisémie voulut se rendre au guichet pour demander une explication à tout cela. Au moment de sortir de la soucoupe, alors qu'elle s'apprêtait à poser son pied à terre, la jeune fille tomba dans un énorme gouffre sombre.
Quelle angoisse... Perdue dans ce trou noir venu de nulle part, elle cherchait encore et encore la sortie, quand soudain, elle eut une idée : son chaperon possédait la fonction « lampe torche », en l'activant il s'illuminait et la lumière était si forte qu'elle éclairait la totalité du gouffre. Ce dernier, qui était très large et très grand au début, devint de plus en plus étroit et de plus en plus petit, et à la fin ce n'était plus qu'un tuyau où il fallait ramper pour avancer. Arrivée à la sortie, Lisémie n'en croyait pas ses yeux : elle se trouvait dans une forêt, univers inconnu pour elle puisque chez elle rien ne poussait... sauf dans les laboratoires les plus expérimentés mais même les plus grands scientifiques arrivaient à peine à faire pousser un brin d'herbe !
En continuant son chemin, Lisémie aperçut trois chevaux magnifiques : un blanc, un brun et un noir... qui disparurent aussitôt.
Plus loin, un crapaud géant sortit d'une mare obscure, c'était le plus gluant, répugnant, et dégoûtant de tous les crapauds géants, la fillette restait tétanisée de peur à sa vue. Il avançait lentement, bien décidé à la gober, quand ré-apparut le cheval blanc qui se fit gober à sa place pour la sauver.
Lisémie s'enfuit en courant. Elle voulut appuyer sur le bouton « rentrer à la maison » de son chaperon, mais il était bloqué. Elle décida alors de continuer à marcher. Non loin de là, une rivière coupait le chemin. De l'autre côté, se trouvait un panier de cerises, mais la rivière était très large et, si Lisémie tentait de nager jusqu'à l'autre côté, elle serait emportée par le courant. Heureusement, son chaperon possédait la fonction « vol » qui faisait se déployer des ailes mécaniques.
Arrivée de l'autre côté de la rivière, un crocodile bleu l'attendait.
C'était le plus féroce, terrifiant et impitoyable de tous les crocodiles bleus. Il allait la dévorer quand ré-apparut, cette fois-ci, le cheval brun, qui se fit dévorer à sa place pour la sauver. Lisémie prit le panier de cerises et s'enfuit une seconde fois. Comme le bouton « renter à la maison » de son chaperon était toujours bloqué, elle décida de faire une sieste au pied d'un saule, mais évidemment, à son réveil, un loup-zombie la fixait avec des yeux gourmands.
C'était le plus méchant, effrayant et cruel de tous les loups-zombies !
Il allait la manger quand apparut le cheval noir qui se fit manger à sa place pour la sauver. Lisémie activa la fonction « invisibilité » de son chaperon pour éviter les ennuis et grimpa en haut d'un arbre. De là-haut elle voyait tout, en particulier cette maisonnette qui avait l'air habitée. Si elle continuait son chemin, elle pourrait y accéder. Pleine d'espoir, Lisémie s'y rendit et frappa à la porte
« Y'a quelqu'un ? Demanda la petite fille
-Oui...
Elle reconnaîtrait cette voix entre mille
-Grand-mère !
Lisémie ouvrit la porte et sauta dans les bras de sa grand-mère.
-Regarde ! J'ai trouvé ces cerises ! Tu en veux ?
-Non ! C’est sûrement du poison !
-Oh ! Je suis vraiment désolée ! Je ne voulais pas t'empoisonner mamie.
-Ce n'est rien, allez rentrons, et jette-moi ça ! »
Lisémie réessaya d'appuyer sur le bouton « rentrer à la maison » qui se débloqua subitement.
Inutile d'expliquer la colère de la maman quand elle vit rentrer sa fille, après deux jours d'absence, mais elle sauta de joie en voyant arriver sa propre mère. On ne saura jamais ce qui est lui est arrivé... l'important c'est que toutes les trois vécurent heureuses ensemble pour le reste de leur vie.
Lisa JOURDAIN et Noémie BOSSON